Le Bourilhou sera fermé jusqu'en septembre...

Le Conseil d'Administration du Bourilhou s'est réuni le mardi 12 mai 2020 et a décidé à l'unanimité de ne rouvrir le Bourilhou qu'en septembre.

Cette décision fait suite à une rencontre, le 11 mai, entre trois représentantes du Bourilhou et Sylvie Arnal, prochaine mairesse du Vigan. Si les travaux de réfection prévus dans le gymnase auront bien lieu dans l'été, la priorité est aujourd'hui mise sur l'école. Ainsi, tout le personnel municipal affecté au nettoyage est mobilisé, y compris Aline, dont la présence est indispensable au bon entretien de nos locaux. Dans le cas où cela serait nécessaire, le bâtiment du Bourilhou pourra également être réquisitionné pour les scolaires, en application des règles sanitaires en vigueur.

Consciente que la culture et les loisirs sont des domaines essentiels à la vie viganaise, Sylvie Arnal nous a proposé des solutions concrètes pour les associations, habilitées légalement, qui souhaitent poursuivre leurs activités malgré tout. Tous les responsables d'ateliers ont été mis au courant de ces possibilités, chaque adhérent pourra se renseigner auprès d'eux plus précisément.

Pour l'heure, nous commençons à organiser la rentrée de septembre. Nous aurons probablement deux scénarios à envisager selon l'évolution de la situation sanitaire à ce moment-là (le 1er dans des conditions normales de reprise et le 2nd en application des normes sanitaires actuellement en vigueur ou à venir).

 Pour toute question ou complément d'information, n'hésitez pas à prendre contact par mail contact@bourilhou.fr

Nous souhaitons vivement, comme vous, que les activités puissent reprendre le plus tôt possible et dans les meilleures conditions pour toutes et tous.

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Les membres du Conseil d'Administration du Bourilhou
Centre Culturel et de Loisirs du Vigan

Quand Marie-José Massal chantait dans le groupe vocal du Bourilhou...

Merci à Marie-José Massal, qui nous a transmis ce témoignage, qui nous permet de mieux percevoir le cadre entourant l'enregistrement du disque "Chansons en bandoulière" interprété par le groupe vocal du Bourilhou...


"J'étais une des élèves de Marcelle Courbier, qui a dirigé bénévolement la chorale des enfants du Bourilhou pendant de nombreuses années.
(A cette époque-là, milieu des années 70, toutes les activités proposées au « Centre Culturel » du Bourilhou étaient gratuites, et les animateurs tous bénévoles).
Nous étions très nombreux, et la faisions souvent enrager, mais elle savait se faire respecter, et arrivait à nous faire chanter de belles choses à 3 voix.
Il y avait 2 groupes (les « grands » et les « petits »).
Sur le disque, la chanson du petit cordonnier est interprétée par le groupe des petits, et les 3 autres par le groupe des grands.
Elle aimait beaucoup nous faire chanter en occitan (lous esclops, son beni beni beni, ...).
Le disque a été enregistré à l'école de musique qui se trouvait à cette époque-là tout en haut de la rue du Valdourbie (à côté de l'actuel Biocoop).
Ce fut un grand moment.
La photo fut prise par Adrienne Durand Tulou (j'espère ne pas écorcher son nom...) , une autre grande dame, amoureuse du Causse, auteure de « Au pays des asphodèles ».
Marcelle nous a aussi fait passer à la télévision, sur une chaîne locale, qui se trouvait à Valleraugue, si je me souviens bien.
Je pense que François Clément, l'imprimeur, doit se souvenir du nom de la chaîne. Ils étaient très proches, sa famille et Marcelle.
Nous étions les vedettes viganaises !!!
Marcelle était une personne engagée, généreuse et positive.
Elle savait faire preuve d'humour malgré le nombre important d'élèves lors des cours de chant, mais quand elle se mettait en pétard, il valait mieux s'enlever du milieu !!...
Ses initiatives dépassaient parfois celle du simple cours de chant : Enregistrement du disque, télévision, petits séjours organisés dans la région : Ardaillers, Au Vernet chez les Charandak, à Balaruc les Bains... , et toujours bénévolement !

J'ai eu très tôt la passion du chant, et Marcelle m'a permis de découvrir la technique vocale, ainsi que, au-delà des répertoires infantiles, beaucoup de chansons engagées, de Georges Moustaki, Maxime le Forestier, George Brassens, Jean Ferra, ...
Quand j'avais 20 ans environ, Marcelle m'a un jour demandé de reprendre le cours des petits, mais je ne me suis pas sentie de le faire.
15 ans plus tard, j'ai éprouvé le besoin de chanter à nouveau, en petit groupe cette fois.
C'est ce que je fais, avec beaucoup de bonheur, depuis presque 20 ans, dans le trio vocal « Elles en voix ».
Quand nous avons démarré le groupe, Marcelle vivait encore, et me disait « C'est bien ce que vous faites, mais il faut que vous chantiez en occitan, Marie-Jo !... ».
Mais ça n'a jamais été le cas. Notre style est différent de cela.

Moi, c'était Marie-José Diaz. A présent Massal.
Je suis tout en haut, au milieu, avec les cheveux longs, sur l'arbre « Charlemagne », ainsi nommé car datant de la période... de Charlemagne."

Bientôt la fin du confinement...

Le Bourilhou n'ouvrira pas ses portes le 11 mai mais le Conseil d'Administration se réunira le mardi 12 mai pour définir les nouvelles conditions d'accueil respectant la réglementation sanitaire en vigueur.

Nous vous remercions par avance de votre compréhension et vous tiendrons informés de la date d'ouverture dès que nous en aurons connaissance.

Soyez assurés que la Mairie du Vigan et l'ensemble des membres du Conseil d'Administration mettent tout en œuvre pour que les clubs et associations autorisés à le faire puissent reprendre leurs activités au plus tôt.

Enfin, si vous êtes propriétaires d'un terrain plat pouvant accueillir 10 personnes, vous pouvez le mettre à disposition d'associations locales pour la pratique du yoga ou autres activités en attendant la réouverture du Centre Culturel et de Loisirs Viganais... N'hésitez pas à nous contacter contact@bourilhou.fr

Merci à vous et à bientôt

Chansons en bandoulières : Le petit cordonnier



Et si le confinement était l'occasion de remonter dans le temps ?

Nous savons peu de choses à propos de ce disque. Aidez nous à trouver des informations sur cet enregistrement !

Si vous avez des informations, anecdotes ou documents, merci de nous contacter.

N’hésitez pas à laisser vos commentaires !

Hommage à mon ami, Pierre Valette – par Jean-Pierre Renaud

Notre Président d’honneur, Pierre Valette n’est plus.

Le fondateur - avec Jean Salle - de l’ASPAHG [l’association à partir de laquelle fut créée la FAHG] nous a transmis et confié ce qui était sa grande idée, aujourd’hui concrétisée et amplement développée, la fédération de toutes les associations gardoises œuvrant à la défense et à la connaissance du patrimoine de notre département.
Il n’est plus, mais ce qu’il nous a laissé va poursuivre son chemin, le chemin qu’il a tracé et sur lequel il a su mener un grand nombre d’acteurs de la vie culturelle. Il n’a pas seulement ouvert "une voie", il a mis toute son énergie à élargir et à entretenir cette "voie" ; en créant et "alimentant" la revue Patrimoine 30, il a fait en sorte que notre fédération se donne les moyens de toucher un large public.

Pour rendre hommage à Pierre, il faut évoquer toutes les actions concrètes menées par l’homme enthousiaste qu’il fut, en particulier dans le cadre du Centre culturel du Vigan, Le Bourilhou, dont il fut le président pendant 29 ans. [C’est du reste grâce à ce "centre" que l’ASPAHG a pu se réaliser, prendre de l’ampleur, et que s’est effectué au mieux - il faut le savoir - l’essor de notre actuelle fédération.]
Là encore, l’incorrigible « dynamiseur » qu’il était (le mot n’existe pas mais il rend assez bien compte de son état d’esprit) est parvenu à mettre en place plusieurs structures dépassant le cadre du pays viganais, à commencer par un rapprochement avec l’Écosse ; son « Comité de réception des Écossais » fut par lui créé pour organiser des rencontres culturelles et sportives, et perdura pendant 45 ans.

Ce lien avec l’Écosse est bien sûr issu de son mariage avec Pat, écossaise d’origine, mais aussi de son travail mené dans le domaine des Civilisations de l’Antiquité classique ; il faut rappeler que Pierre était docteur en archéologie et que sa thèse, sous la direction du Professeur Michel Labrousse, avait pour titre « Recherches sur le Nord de la Grande Bretagne aux trois premiers siècles de notre ère ».

Pierre Valette a rédigé deux textes accessibles à tous sur ce sujet : le premier est paru en 2001, édité par l’I.S.P.M. (l’Institut des Sciences du Patrimoine Méridional) pour faire découvrir une période méconnue de l’histoire écossaise, en faisant cheminer ses lecteurs (selon la formule de la dédicace qui m’était destinée) « sur les traces d’Agricola, du Nord de l’Angleterre aux Hautes Terres d’Écosse ».
Pierre m’a fait l’honneur de me proposer la préface du second, édité cette fois par la FAHG : « L’Écosse romaine du IIe au Ve siècle de notre ère ». Cet ouvrage est le fruit d’un véritable prolongement de son travail universitaire ; Pierre a en effet continué d’approfondir sa connaissance du sujet en se rendant régulièrement sur place et en se tenant précisément informé des avancées de la recherche locale.

Au fait, est-ce la résistance des Pictes, associés aux Scots et Attécotes, face aux Romains qui a séduit Pierre au point de l’attacher à ce pays d’Écosse ? L’important est que cet attachement nous a permis, par son "entremise", de découvrir ou de mieux connaître un autre aspect de l’Empire romain, bien différent de ce que fut l’établissement de la Provincia (Narbonnaise puis Viennoise) dans notre région.
D’autres livres furent écrits par Pierre Valette, qui montrent bien son incessante activité d’écriture : citons entre autres, en 2007, « Les Pictes : les hommes peints du Nord » et en 2008, « De la préhistoire à l’histoire, en Pays Viganais » (du Paléolithique Moyen au temps des Bénédictins), puis en 2011, avec Stéphane Marquis, « Pierre sèche en Pays Viganais », domaine dans lequel il fut également très actif.

Chacun sait que Pierre Valette aimait écrire et prendre des photos ; il rédigea ainsi de nombreux articles de presse, avec illustrations photographiques, pour deux journaux régionaux essentiellement : le Midi Libre, bien sûr, mais aussi, pour celui qui lui était sans doute plus «cher » du fait d’une plus grande proximité avec son lectorat : La Marseillaise (dont la parution est aujourd’hui totalement arrêtée).

Dans son désir de dynamiser le secteur au plan historique, Pierre a créé le « Club Histoire et Archéologie en pays Viganais », et par ce biais - au départ, en grande partie "axé" sur la reconnaissance de la voie antique des Rutènes - avait obtenu que le Centre culturel du Bourilhou soit un des lieux où sont données chaque année des conférences entrant dans le cadre, aujourd’hui bien connu, des « Journées de l’Antiquité ». Si chacun, au Vigan, a perçu combien l’énergie de "M. Valette" a fait croître le nombre des adhésions au Bourilhou, les autochtones ont-ils suffisamment considéré la chance qu’offraient lesdites «Journées» d’assister aux prestations de personnalités telles que Henry de Lumley et Jean Clottes, sur la préhistoire, de Luc Long, pour le buste de César, d’Alain Vernhet, à propos de la Graufesenque ? (pour ne citer qu’eux !)

C’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai pu - in extremis au regard du Covid19 - présenter une communication le 7 mars 2020, justement programmée pour évoquer un sujet qui nous avez captivé, Pierre et moi : la localisation du siège et de la bataille d’Alésia. Dix ans auparavant, Pierre avait proposé à Mme Danielle Porte, latiniste et professeur d’histoire romaine à la Sorbonne, de faire sa conférence sur « Alésia retrouvée ». 
Pierre aimait le débat - quitte à parfois hausser le ton ! C’est en ce sens qu’il avait convié Mme Porte, accompagnée du vidéaste Jean-Pierre Picot, à venir défendre Chaux, un site jurassien qu’un archéologue de renom, André Berthier, désignait comme la véritable Alésia de César, et aussi dans cet état d’esprit que nous avons accepté, Pierre et moi, de nous rendre sur place, quatre jours pleins, pour étudier cette hypothèse.
Ce fut une suite de moments inoubliables, pendant lesquels j’ai pu apprécier le féru d’histoire et d‘archéologie que Pierre Valette était réellement ; il a, deux ou trois fois, "haussé le ton" pour dire et montrer les aspects positifs du site, en particulier l’un des murs cyclopéens de l’oppidum face auquel il s’est exclamé : « Ce mur pourrait bien être du VIIIe avant ! », et ceux sur lesquels il émettait de grandes réserves ...
Pierre connaissait parfaitement les lignes de défense romaines et il s’est formellement "inscrit en faux" devant un arrondi de murailles que l’on désignait comme une clavicula, ingénieux système plaçant l’ennemi en position de faiblesse. Non ... ça, il ne pouvait l’accepter ... pas plus que les divers éléments (ou structures) présentés comme relevant « nécessairement » de la métropole religieuse des Mandubiens !
Moment inoubliable aussi lorsqu’on nous a emmenés sur la voie - dallée - du Pointat ; nous qui avions "arpenté" ensemble plus d’un chemin ancien en divers endroits de l’Occitanie, avons été confrontés à la pression des "suiveurs "d’A. Berthier pour abonder dans leur sens et confirmer que ce tronçon de voie pouvait avoir vu passer les légions de César et de Labienus, ce que nous n’avons ni pu ni voulu faire !

Il y aurait bien des souvenirs encore à rapporter pour rendre hommage à Pierre Valette. Je voudrais uniquement, pour ne rien laisser dans l’ombre, m’écarter un instant du domaine de l’histoire et rappeler que Pierre était aussi un bon instrumentiste ; il jouait de l’accordéon à touches de piano. C’est cet instrument (du même type que le mien, mais à clavier-boutons) qui, dans un premier temps, nous a rapprochés.
Pierre m’avait proposé, dès 1993, de recomposer le Trio d’Oc - qu’il avait fondé plusieurs années auparavant - dans le cadre d’un «atelier» du Bourilhou. Nous avons joué 22 ans ensemble pour des repas de nos aînés, pour le Téléthon, pour des "Thés dansants" ... et pour le plaisir ! - Pat, son épouse, en m’annonçant son décès, m’a dit que Pierre voulait que je vienne jouer, à ses obsèques, un morceau composé pour lui ...

Cela n’a pu se faire. Et ses amis, ses confrères, ses collègues de la FAHG n’ont pas pu [dans le respect des actuelles mesures sanitaires] lui faire l’adieu auquel chacun a droit. Sache, Pierre, que nous le ferons, a posteriori bien sûr, mais avec une même intensité dans notre recueillement, dans nos pensées - voire dans nos prières (œcuméniques ) - et dans le souvenir bien gravé en nous de celui que tu as intensément été.